![« Nous cherchons plus à durer que nous n'essayons de vivre. » [A. Warhol] ~ Thème de Cold Case.](https://wir.skyrock.net/wir/v1/resize/?c=isi&im=%2F8741%2F64568741%2Fpics%2F2847368662_1.jpg&w=100&h=100)
_____Plongée dans l'obscurité totale, Helena n'arrivait pas à dormir. Il y a quelques heures, elle avait ressenti quelque chose de terrible, quelque chose qu'elle n'avait jamais connu. Ce quelque chose lui avait procuré une peur soudaine.
Depuis deux ans, la sensation de peur ne l'avait jamais dérangé. Durant ces années, elle avait muri et grandi mentalement. En quelques secondes, Helena était passée du stade de petite fille immature à jeune femme mûre et grave. Elle ne s'était d'ailleurs jamais remise de ce soir, ce soir qui avait changé sa vie allègre en existence cruelle. Pourtant, ce soir-ci, elle avait plus ressemblé à une fillette apeurée qui n'osait pas affronter la réalité.
La réalité... Quelle était-elle ?
Elle avait peur d'être humaine, peur de ressentir le moindre sentiment qui puisse la rendre vulnérable. Elle n'était pas contre l'amitié. Elle était contre les sentiments qui surpassaient l'amitié. Elle n'aimait pas nommé ce sentiment qu'elle qualifiait d'inutile. A part envers sa famille, elle n'avait jamais aimé quelqu'un.
Helena ne savait en quoi consistait le fait d'aimer. D'après les livres à l'eau de rose qu'elle avait lu durant sa jeunesse, ce sentiment était le plus beau de tous. Il faisait perdre la raison, il embaumait l'esprit et réchauffait le c½ur. C'était une dépendance, une accoutumance, un besoin inévitable. Les avis d'Helena étaient partagés. Aimer pouvait être ce qu'il y a de plus magique. L'idée de partager un amour réciproque avec quelqu'un la faisait sourire intérieurement. Cependant, son avis majeur méprisait l'amour. Elle trouvait inutile le fait d'aimer quelqu'un de toute son âme. Cela ralentissait le cerveau et faisait oublier les priorités principales de la vie.
Pourquoi tout ce raisonnement sur l'amour ? Un nom suffi. Rogue. Ce soir, certains critères du fait d'aimer s'était relevés dans le fort intérieur d'Helena, mais elle essayait de se convaincre que leur relation était tout simplement amicale. Pourtant, durant leur long regard, elle avait eu l'impression d'être une autre, d'être presque heureuse. Mais elle n'avait pas le droit. Elle était une élève, il était un professeur. Elle était enfant, il était adulte. Helena n'avait jamais respecté les règles, alors pourquoi ne pouvait-elle pas faire une entorse au règlement, une fois de plus ? Non, elle ne pouvait pas. Elle ne devait pas. Ceci la rendrait vulnérable, une proie facile et chétive... Pourtant, quand elle apercevait ces yeux sombres et profonds, elle ne pouvait pas s'empêcher de plonger son regard dans ceux-ci. Non, il ne fallait pas qu'elle succombe. Elle ne regarderait pas Rogue durant ses six prochaines retenues. Après s'en être persuadée, Helena plongea dans un sommeil sans rêve.
Le lendemain matin, elle espérait que sa journée passerait très lentement pour ne pas assister à sa retenue trop tôt. Pourtant, à peine eut-elle prononcé ce v½u qu'il était déjà dix-neuf heures trente. Elle ne put avaler quoi que ce soit au repas, son estomac était trop noué. Et puis, qu'allait-elle faire durant sa retenue ?
Tout en se posant ces questions, elle s'habilla d'un jean trop large, d'un gilet noir qui recouvrait un simple T-shirt également noir. Après avoir rapidement arrangé ses longs cheveux, elle prit direction du cachot où Rogue l'attendait déjà, habillé de cap-en-pied.
- Bonsoir, Helena, dit-il sans la regarder.
Si Rogue avait lui-aussi décidé de ne pas la regarder dans les yeux, la tâche d'Helena allait être plus simple.
- Pour vos six prochaines retenues, vous allez m'accompagner dans la Forêt Interdite, expliqua-t-il. Ma réserve personnelle d'ingrédients est presque vide, bien que je n'aie plus le poste de Maître des Potions cette année. Cela vous convient-il ?
Helena acquiesça en regardant le sol dallé. D'un pas rapide, ils se rendirent dans la Forêt Interdite, plus précisément dans une clairière à ciel ouverte, ce qui permettait d'apercevoir les étoiles. Il restait encore un peu de neige au pied des arbres touffus qui peuplait la forêt. Elle luttait pour ne pas regarder son professeur dans les yeux.
- Nous allons commencer par les racines d'asphodèle, déclara Rogue de sa voix irrésistiblement douce. Il doit en avoir aux pieds dans ces buissons.
Il désigna d'un vague geste de la main des petits buissons dégarnis. Helena acquiesça à nouveau en faisant semblant de s'intéresser aux buissons. Durant près de deux heures, elle chercha des racines d'asphodèle pour Rogue. De temps en temps, elle se retournait pour le regarder de dos, rien de plus.
L'heure de retenue suivante fut identique à celle-ci. Elle n'osait pas reg arder Rogue dans les yeux et restait silencieuse. Dans son petit cahier, elle prit une page pour résumer brièvement ses heures de retenues.
Première heure de retenue dans la Forêt : Je résiste à l'envie de le regarder et je compte résister encore longtemps.
Deuxième heure de retenue dans la Forêt : Mes yeux sont aimantés vers lui, je ne vois pas d'autres explications possibles !
Pourtant, durant les trois nouvelles heures de retenues qu'elle eut, quelque chose d'étrange se passa. Pendant qu'elle recherchait des pousses de Napel au pied d'un arbre se trouvant également dans la clairière étoilée, elle aperçut deux grands et beaux yeux de couleur aubergine l'observer. Ses yeux étaient plissés, ce qui signifiait que la créature (humaine ou animale) souriait. Helena, intriguée, lui accorda un de ses rares sourires francs. Elle ne voyait pas à qui appartenait ces yeux, l'obscurité étant trop forte.
Voici ce qu'elle écrivit pour résumer ces trois soirées dans la Forêt Interdite :
Troisième heure de retenue dans la Forêt : Seigneur, faites que je ne succombe pas à l'envie de le regarder ! PS : J'ai surpris un étrange regard violine m'observer alors que je ramassais des plantes. Qu'est-ce donc ?
Quatrième heure de retenue dans la Forêt : Je ne vais pas résister toute ma vie à ne pas regarder cet homme dans les yeux ! Encore ces yeux violets...
Cinquième heure de retenue dans la Forêt : Je ne tiendrais pas. Par pitié, aide-moi ! Toujours ce regard violet... Qui est-il ? J'ai un mauvais pressentiment pour ma prochaine et dernière retenue. Faites que je me trompe !
Hélas, Helena ne se trompait pas. Cette sixième retenue ne se passa pas comme prévue. La jeune femme aida Rogue en ramassant des racines de sisymbre. Elle vit à nouveau les yeux aubergine qui semblaient toujours accompagner un sourire radieux. Helena répondit à ce sourire, presque amusée. Elle se retourna et vit Rogue en train de ranger les plantes qu'il avait recueillies, puis détourna rapidement la tête car elle vit les yeux de Rogue se diriger dans sa direction. Elle refixa les buissons où étaient les yeux violets mais à sa grande surprise, ceux-ci n'y étaient plus.
Dans la seconde suivante, tout se passa en un éclair. Un mystérieux animal à la queue aux reflets rougeâtres se rua sur Rogue. Celui-ci poussa un juron et se jeta sur le côté pour éviter de se faire percuter de plein fouet par la bête. Helena étouffa un petit cri aigu, ce qui fit fuir l'animal aussi vite qu'il était arrivé. Elle accourut vers lui.
Rogue se releva difficilement.
- Ça va aller ? demanda maladroitement Helena à l'égard de professeur en regardant aux alentours pour être sûre que la bête ne reviendrait pas.
Rogue ne semblait pas avoir de séquelles de cette soudaine attaque. Il répondit lentement en dépoussiérant sa robe noire :
- Oui, ça... commença-t-il.
Il s'arrêta de parler. Le regard d'Helena venait de croiser le sien. Ils entreprirent alors tous deux une résistance quasi-impossible. Ils n'arrivaient pas à se détacher des yeux. Ils se tournèrent autour, comme deux combattants près au combat.
La tension était électrique. Le moindre contact physique romprait ce lien visuel. Ce moment parut durer une éternité. Aucun d'eux deux n'osaient faire le premier et si dangereux pas. Ils étaient comme deux aimants résistant à une attirance inexorable.
Ils fermèrent en même temps leurs esprits, soucieux d'être insondable.
C'est alors que Rogue recula d'un pas. Cette liaison visuelle devait l'importuner, se dit Helena non sans un pincement au c½ur. Au moment où elle s'apprêtait à détourner les yeux, Rogue eut un imperceptible sourire et tendit faiblement sa main.
C'en était trop. Helena eut une pulsion audacieuse totalement incontrôlable. Sans le moindre avertissement, elle se jeta dans les bras de son professeur, tout à fait consciente de son infraction – si réelle infraction il y avait.
A son plus grand plaisir, il ne la repoussa pas. Au contraire, il l'étreignit à son tour. Helena se sentit renaître. Sa tête contre son torse. Ses mains sur sa nuque. Son corps contre le sien. Les lèvres de Rogue délicatement posée dans le coup d'Helena. Les mains de Rogue sur dans le dos d'Helena. Sa joue contre la sienne.
Puis, d'un coup, ils se repoussèrent violemment en même temps, luttant contre ce désir impossible et interdit. Ils essayèrent tous deux de prendre leur air dédaigneux habituel, en vain.
Incapable de résister à ce sacrilège, ils se rapprochèrent à nouveau, leur regard magnétique rempli d'une ferveur évidente.
Elle était si bien avec lui. Pourquoi avait-elle essayé de ne pas le regarder ? Même si son c½ur battait la chamade, elle avait l'impression d'être en sécurité.
Ils s'enlacèrent jusqu'à se faire mal, peut-être pour apaiser leurs consciences qui criait cet interdit.
C'était un spectacle beau et terrible. Adorable et repoussant. Jubilant et tragique. Doux et violent.
Helena voulut que ce manège dure toujours. Hélas, toutes les meilleurs moments avaient une fin, aussi déchirantes soient-elles.
Je me suis emportée, j'ai oublié de me contrôler. Sacrilège ! Je suis stupide, pathétique, puérile. Mais c'était tellement bien. Bien sûr, nous nous sommes qu'enlacés, rien de plus. Il faut que je canalise mes émotions, j'en deviens affectueuse. Cela fait déjà deux semaines que ce délicieux moment c'est produit. Moi, douteuse de l'intérieur, indifférente de l'extérieur. Rogue... Je ne sais pas. Il est toujours aussi impénétrable. Je ne sais ce qu'il pense. Je ne sais ce qu'il a perçu lors de ce moment. Il n'était pas obligé de m'accueillir dans ces bras ! Alors qu'il arrête donc de m'ignorer... comme je l'ignore. Pourquoi tout est si compliqué ? En même temps, je ne me vois pas l'affronter à nouveau.
Elle reposa sa plume brusquement, insatisfaite de ses écrits. Deux semaines plongées dans une ignorance terrible. Deux semaines sans aucun signe.
Elle ne lui avait pas parlé depuis la dernière retenue. Même en classe de Défense contre les Forces du Mal, Rogue ne lui avait pas parlé. Elle surprit quelque fois son regard posé sur elle mais il le détournait sur l'ouvrage qu'il semblait étudier.
Deux jours plus tard, elle croisa Rogue dans les couloirs. Ils se regardèrent quand une voix damnée retentit :
- Tiens, v'là la petite Helena ! On dirait bien qu'elle prépare un mauvais coup, celle-là !
C'était Peeves. Helena leva les yeux pour trouver cet imbécile. Quand elle aperçut ce petit homme replet, Rogue avait disparu.
- Alors, à qui tu vas jeter un sort, aujourd'hui ? caqueta Peeves en imitant une voix apeurée.
Helena le fusilla du regard.
- Ouah ! Elle est dangereuse la petite tueuse !
D'un coup, elle sortit sa baguette et lança un sortilège au hasard sur l'esprit frappeur. Celui-ci n'eut que le temps de pousser un cri apeuré. Le maléfice le frappa en pleine poitrine. Peeves se mit à enfler comme un ballon de baudruche. Il partit en courant, jacassant de sa voix une chanson de son invention :
Depuis deux ans, la sensation de peur ne l'avait jamais dérangé. Durant ces années, elle avait muri et grandi mentalement. En quelques secondes, Helena était passée du stade de petite fille immature à jeune femme mûre et grave. Elle ne s'était d'ailleurs jamais remise de ce soir, ce soir qui avait changé sa vie allègre en existence cruelle. Pourtant, ce soir-ci, elle avait plus ressemblé à une fillette apeurée qui n'osait pas affronter la réalité.
La réalité... Quelle était-elle ?
Elle avait peur d'être humaine, peur de ressentir le moindre sentiment qui puisse la rendre vulnérable. Elle n'était pas contre l'amitié. Elle était contre les sentiments qui surpassaient l'amitié. Elle n'aimait pas nommé ce sentiment qu'elle qualifiait d'inutile. A part envers sa famille, elle n'avait jamais aimé quelqu'un.
Helena ne savait en quoi consistait le fait d'aimer. D'après les livres à l'eau de rose qu'elle avait lu durant sa jeunesse, ce sentiment était le plus beau de tous. Il faisait perdre la raison, il embaumait l'esprit et réchauffait le c½ur. C'était une dépendance, une accoutumance, un besoin inévitable. Les avis d'Helena étaient partagés. Aimer pouvait être ce qu'il y a de plus magique. L'idée de partager un amour réciproque avec quelqu'un la faisait sourire intérieurement. Cependant, son avis majeur méprisait l'amour. Elle trouvait inutile le fait d'aimer quelqu'un de toute son âme. Cela ralentissait le cerveau et faisait oublier les priorités principales de la vie.
Pourquoi tout ce raisonnement sur l'amour ? Un nom suffi. Rogue. Ce soir, certains critères du fait d'aimer s'était relevés dans le fort intérieur d'Helena, mais elle essayait de se convaincre que leur relation était tout simplement amicale. Pourtant, durant leur long regard, elle avait eu l'impression d'être une autre, d'être presque heureuse. Mais elle n'avait pas le droit. Elle était une élève, il était un professeur. Elle était enfant, il était adulte. Helena n'avait jamais respecté les règles, alors pourquoi ne pouvait-elle pas faire une entorse au règlement, une fois de plus ? Non, elle ne pouvait pas. Elle ne devait pas. Ceci la rendrait vulnérable, une proie facile et chétive... Pourtant, quand elle apercevait ces yeux sombres et profonds, elle ne pouvait pas s'empêcher de plonger son regard dans ceux-ci. Non, il ne fallait pas qu'elle succombe. Elle ne regarderait pas Rogue durant ses six prochaines retenues. Après s'en être persuadée, Helena plongea dans un sommeil sans rêve.
Le lendemain matin, elle espérait que sa journée passerait très lentement pour ne pas assister à sa retenue trop tôt. Pourtant, à peine eut-elle prononcé ce v½u qu'il était déjà dix-neuf heures trente. Elle ne put avaler quoi que ce soit au repas, son estomac était trop noué. Et puis, qu'allait-elle faire durant sa retenue ?
Tout en se posant ces questions, elle s'habilla d'un jean trop large, d'un gilet noir qui recouvrait un simple T-shirt également noir. Après avoir rapidement arrangé ses longs cheveux, elle prit direction du cachot où Rogue l'attendait déjà, habillé de cap-en-pied.
- Bonsoir, Helena, dit-il sans la regarder.
Si Rogue avait lui-aussi décidé de ne pas la regarder dans les yeux, la tâche d'Helena allait être plus simple.
- Pour vos six prochaines retenues, vous allez m'accompagner dans la Forêt Interdite, expliqua-t-il. Ma réserve personnelle d'ingrédients est presque vide, bien que je n'aie plus le poste de Maître des Potions cette année. Cela vous convient-il ?
Helena acquiesça en regardant le sol dallé. D'un pas rapide, ils se rendirent dans la Forêt Interdite, plus précisément dans une clairière à ciel ouverte, ce qui permettait d'apercevoir les étoiles. Il restait encore un peu de neige au pied des arbres touffus qui peuplait la forêt. Elle luttait pour ne pas regarder son professeur dans les yeux.
- Nous allons commencer par les racines d'asphodèle, déclara Rogue de sa voix irrésistiblement douce. Il doit en avoir aux pieds dans ces buissons.
Il désigna d'un vague geste de la main des petits buissons dégarnis. Helena acquiesça à nouveau en faisant semblant de s'intéresser aux buissons. Durant près de deux heures, elle chercha des racines d'asphodèle pour Rogue. De temps en temps, elle se retournait pour le regarder de dos, rien de plus.
L'heure de retenue suivante fut identique à celle-ci. Elle n'osait pas reg arder Rogue dans les yeux et restait silencieuse. Dans son petit cahier, elle prit une page pour résumer brièvement ses heures de retenues.
Première heure de retenue dans la Forêt : Je résiste à l'envie de le regarder et je compte résister encore longtemps.
Deuxième heure de retenue dans la Forêt : Mes yeux sont aimantés vers lui, je ne vois pas d'autres explications possibles !
Pourtant, durant les trois nouvelles heures de retenues qu'elle eut, quelque chose d'étrange se passa. Pendant qu'elle recherchait des pousses de Napel au pied d'un arbre se trouvant également dans la clairière étoilée, elle aperçut deux grands et beaux yeux de couleur aubergine l'observer. Ses yeux étaient plissés, ce qui signifiait que la créature (humaine ou animale) souriait. Helena, intriguée, lui accorda un de ses rares sourires francs. Elle ne voyait pas à qui appartenait ces yeux, l'obscurité étant trop forte.
Voici ce qu'elle écrivit pour résumer ces trois soirées dans la Forêt Interdite :
Troisième heure de retenue dans la Forêt : Seigneur, faites que je ne succombe pas à l'envie de le regarder ! PS : J'ai surpris un étrange regard violine m'observer alors que je ramassais des plantes. Qu'est-ce donc ?
Quatrième heure de retenue dans la Forêt : Je ne vais pas résister toute ma vie à ne pas regarder cet homme dans les yeux ! Encore ces yeux violets...
Cinquième heure de retenue dans la Forêt : Je ne tiendrais pas. Par pitié, aide-moi ! Toujours ce regard violet... Qui est-il ? J'ai un mauvais pressentiment pour ma prochaine et dernière retenue. Faites que je me trompe !
Hélas, Helena ne se trompait pas. Cette sixième retenue ne se passa pas comme prévue. La jeune femme aida Rogue en ramassant des racines de sisymbre. Elle vit à nouveau les yeux aubergine qui semblaient toujours accompagner un sourire radieux. Helena répondit à ce sourire, presque amusée. Elle se retourna et vit Rogue en train de ranger les plantes qu'il avait recueillies, puis détourna rapidement la tête car elle vit les yeux de Rogue se diriger dans sa direction. Elle refixa les buissons où étaient les yeux violets mais à sa grande surprise, ceux-ci n'y étaient plus.
Dans la seconde suivante, tout se passa en un éclair. Un mystérieux animal à la queue aux reflets rougeâtres se rua sur Rogue. Celui-ci poussa un juron et se jeta sur le côté pour éviter de se faire percuter de plein fouet par la bête. Helena étouffa un petit cri aigu, ce qui fit fuir l'animal aussi vite qu'il était arrivé. Elle accourut vers lui.
Rogue se releva difficilement.
- Ça va aller ? demanda maladroitement Helena à l'égard de professeur en regardant aux alentours pour être sûre que la bête ne reviendrait pas.
Rogue ne semblait pas avoir de séquelles de cette soudaine attaque. Il répondit lentement en dépoussiérant sa robe noire :
- Oui, ça... commença-t-il.
Il s'arrêta de parler. Le regard d'Helena venait de croiser le sien. Ils entreprirent alors tous deux une résistance quasi-impossible. Ils n'arrivaient pas à se détacher des yeux. Ils se tournèrent autour, comme deux combattants près au combat.
La tension était électrique. Le moindre contact physique romprait ce lien visuel. Ce moment parut durer une éternité. Aucun d'eux deux n'osaient faire le premier et si dangereux pas. Ils étaient comme deux aimants résistant à une attirance inexorable.
Ils fermèrent en même temps leurs esprits, soucieux d'être insondable.
C'est alors que Rogue recula d'un pas. Cette liaison visuelle devait l'importuner, se dit Helena non sans un pincement au c½ur. Au moment où elle s'apprêtait à détourner les yeux, Rogue eut un imperceptible sourire et tendit faiblement sa main.
C'en était trop. Helena eut une pulsion audacieuse totalement incontrôlable. Sans le moindre avertissement, elle se jeta dans les bras de son professeur, tout à fait consciente de son infraction – si réelle infraction il y avait.
A son plus grand plaisir, il ne la repoussa pas. Au contraire, il l'étreignit à son tour. Helena se sentit renaître. Sa tête contre son torse. Ses mains sur sa nuque. Son corps contre le sien. Les lèvres de Rogue délicatement posée dans le coup d'Helena. Les mains de Rogue sur dans le dos d'Helena. Sa joue contre la sienne.
Puis, d'un coup, ils se repoussèrent violemment en même temps, luttant contre ce désir impossible et interdit. Ils essayèrent tous deux de prendre leur air dédaigneux habituel, en vain.
Incapable de résister à ce sacrilège, ils se rapprochèrent à nouveau, leur regard magnétique rempli d'une ferveur évidente.
Elle était si bien avec lui. Pourquoi avait-elle essayé de ne pas le regarder ? Même si son c½ur battait la chamade, elle avait l'impression d'être en sécurité.
Ils s'enlacèrent jusqu'à se faire mal, peut-être pour apaiser leurs consciences qui criait cet interdit.
C'était un spectacle beau et terrible. Adorable et repoussant. Jubilant et tragique. Doux et violent.
Helena voulut que ce manège dure toujours. Hélas, toutes les meilleurs moments avaient une fin, aussi déchirantes soient-elles.
Je me suis emportée, j'ai oublié de me contrôler. Sacrilège ! Je suis stupide, pathétique, puérile. Mais c'était tellement bien. Bien sûr, nous nous sommes qu'enlacés, rien de plus. Il faut que je canalise mes émotions, j'en deviens affectueuse. Cela fait déjà deux semaines que ce délicieux moment c'est produit. Moi, douteuse de l'intérieur, indifférente de l'extérieur. Rogue... Je ne sais pas. Il est toujours aussi impénétrable. Je ne sais ce qu'il pense. Je ne sais ce qu'il a perçu lors de ce moment. Il n'était pas obligé de m'accueillir dans ces bras ! Alors qu'il arrête donc de m'ignorer... comme je l'ignore. Pourquoi tout est si compliqué ? En même temps, je ne me vois pas l'affronter à nouveau.
Elle reposa sa plume brusquement, insatisfaite de ses écrits. Deux semaines plongées dans une ignorance terrible. Deux semaines sans aucun signe.
Elle ne lui avait pas parlé depuis la dernière retenue. Même en classe de Défense contre les Forces du Mal, Rogue ne lui avait pas parlé. Elle surprit quelque fois son regard posé sur elle mais il le détournait sur l'ouvrage qu'il semblait étudier.
Deux jours plus tard, elle croisa Rogue dans les couloirs. Ils se regardèrent quand une voix damnée retentit :
- Tiens, v'là la petite Helena ! On dirait bien qu'elle prépare un mauvais coup, celle-là !
C'était Peeves. Helena leva les yeux pour trouver cet imbécile. Quand elle aperçut ce petit homme replet, Rogue avait disparu.
- Alors, à qui tu vas jeter un sort, aujourd'hui ? caqueta Peeves en imitant une voix apeurée.
Helena le fusilla du regard.
- Ouah ! Elle est dangereuse la petite tueuse !
D'un coup, elle sortit sa baguette et lança un sortilège au hasard sur l'esprit frappeur. Celui-ci n'eut que le temps de pousser un cri apeuré. Le maléfice le frappa en pleine poitrine. Peeves se mit à enfler comme un ballon de baudruche. Il partit en courant, jacassant de sa voix une chanson de son invention :
P'tite Moor, P'tite Moor, décidément nous faire souffrir, ça t'amuseuh !
Gard à vous tous et dites bonjour à la nouvelle criminelle qui de sa baguette nous useuh !
Gard à vous tous et dites bonjour à la nouvelle criminelle qui de sa baguette nous useuh !
Helena eut un sourire narquois en voyant tous les élèves se retourner sur son passage.
Depuis sa sixième retenue, elle ne songeait pas qu'à Rogue. De temps à autres, elle repensait au regard violet qui lui souriait. Qu'était-ce donc ? Ces yeux l'intriguaient. A plusieurs reprises, elle fut tentée de retourner dans la clairière étoilée. Hélas, son emploi du temps ne le permettait pas vraiment si elle ne voulait pas y aller pendant les cours. C'était la nuit qu'elle souhaitait y aller. Chaque soir, elle se répétait « J'irai demain ». Mais le courage lui manqua. Rien que le fait de penser que rien ne l'attendait dans la clairière étoilée la décourageait.
A la place de s'aventurer dans la Forêt Interdite pour rechercher la mystérieuse créature au regard violine, elle se comporta en élève modèle. Ce terme ne signifiait pas devenir comme Hermione Granger, mais d'être à peu près normale. Elle écoutait pendant certains cours et faisait ces devoirs en vitesse soit à la bibliothèque, soit dans sa chambre. Bien entendu, elle ne restait pas dans la Grande Salle avec ses camarades et ne passait pas de bonnes soirées autour du feu de la Salle Commune, mais elle était moins agressive et bornée.
Dans Poudlard, tous étaient persuadés qu'Helena était dangereuse et étrange. Quand elle traversait les couloirs bondés, les élèves – grands ou petits, jeunes ou vieux – s'écartaient de son passage en la regardant comme si elle était le spectre de la Mort. D'après ce qu'elle avait entendu dans les toilettes des filles, William Todd et Vector avait raconté à un ami ce qui leur était arrivé en lui faisant jurer de garder le silence. Hélas, cet ami le répéta à sa petite copine dénommée Alicia Spinnet et l'histoire se fut connaître par tout le château. Bien entendu, Vector et Todd avait modifié l'histoire. Dans leur version, Helena était entourée d'une demi-douzaine de Serpentard de septième année, leur avait lancé des sortilèges non-interdits par le Ministère de la Magie mais avaient tout de même fini dans le lac.
Résultats des courses, Helena avait une réputation de folle-furieuse aux pouvoirs magiques suffisants mais également de charmante jeune fille ténébreuse auprès des garçons. Elle se moquait royalement de ce que pensaient les autres. Helena s'exaspérait elle-même à se désintéresser de tout. Son attitude lui faisait penser à... Par Merlin, allait-elle cesser de penser à Rogue, un jour où l'autre ?
Les heures s'écoulèrent. Les jours passèrent. Les semaines défilèrent.
Ce n'est que le jeudi 22 mars 1997 qu'Helena se décida à agir. Elle se rendit compte que, quand on était plongé dans les études, on ne voyait pas le temps passer.
Ce soir-là, elle se rendit, vêtue d'une longue cape noire pour être méconnaissable, dans la Forêt Interdite. Elle ne s'arrêta de marcher dans ces lieux sombres seulement quand elle atteignit la clairière étoilée. Elle retira sa capuche et défit sa cape. Elle s'assit parterre, entre les brindilles et les racines. Quand elle était venue avec Rogue – elle frissonna en pensant à lui -, les yeux aubergine n'apparaissaient que vers vingt-deux heures trente. Elle avait une demi-heure d'avance. Helena prit sa baguette entre ses mains froides, au cas où, pensa-t-elle.
La Forêt était calme et paisible. Le vent frais de mars fléchissait les branches bourgeonnantes des arbustes et secouait les cimes des arbres. Helena pensa alors aux animaux et créatures magiques qui l'environnaient. Les créatures magiques n'étaient pas comme les humains. Ils avaient réussi à vivre en communauté avec les créatures non magiques sans problème, alors que les sorciers faisaient tout leur possible pour que les moldus ne découvrent pas l'existence de leur monde. Les animaux étaient bien plus intelligents que les humains. Elle se souvint alors d'une phrase de son père :
Depuis sa sixième retenue, elle ne songeait pas qu'à Rogue. De temps à autres, elle repensait au regard violet qui lui souriait. Qu'était-ce donc ? Ces yeux l'intriguaient. A plusieurs reprises, elle fut tentée de retourner dans la clairière étoilée. Hélas, son emploi du temps ne le permettait pas vraiment si elle ne voulait pas y aller pendant les cours. C'était la nuit qu'elle souhaitait y aller. Chaque soir, elle se répétait « J'irai demain ». Mais le courage lui manqua. Rien que le fait de penser que rien ne l'attendait dans la clairière étoilée la décourageait.
A la place de s'aventurer dans la Forêt Interdite pour rechercher la mystérieuse créature au regard violine, elle se comporta en élève modèle. Ce terme ne signifiait pas devenir comme Hermione Granger, mais d'être à peu près normale. Elle écoutait pendant certains cours et faisait ces devoirs en vitesse soit à la bibliothèque, soit dans sa chambre. Bien entendu, elle ne restait pas dans la Grande Salle avec ses camarades et ne passait pas de bonnes soirées autour du feu de la Salle Commune, mais elle était moins agressive et bornée.
Dans Poudlard, tous étaient persuadés qu'Helena était dangereuse et étrange. Quand elle traversait les couloirs bondés, les élèves – grands ou petits, jeunes ou vieux – s'écartaient de son passage en la regardant comme si elle était le spectre de la Mort. D'après ce qu'elle avait entendu dans les toilettes des filles, William Todd et Vector avait raconté à un ami ce qui leur était arrivé en lui faisant jurer de garder le silence. Hélas, cet ami le répéta à sa petite copine dénommée Alicia Spinnet et l'histoire se fut connaître par tout le château. Bien entendu, Vector et Todd avait modifié l'histoire. Dans leur version, Helena était entourée d'une demi-douzaine de Serpentard de septième année, leur avait lancé des sortilèges non-interdits par le Ministère de la Magie mais avaient tout de même fini dans le lac.
Résultats des courses, Helena avait une réputation de folle-furieuse aux pouvoirs magiques suffisants mais également de charmante jeune fille ténébreuse auprès des garçons. Elle se moquait royalement de ce que pensaient les autres. Helena s'exaspérait elle-même à se désintéresser de tout. Son attitude lui faisait penser à... Par Merlin, allait-elle cesser de penser à Rogue, un jour où l'autre ?
Les heures s'écoulèrent. Les jours passèrent. Les semaines défilèrent.
Ce n'est que le jeudi 22 mars 1997 qu'Helena se décida à agir. Elle se rendit compte que, quand on était plongé dans les études, on ne voyait pas le temps passer.
Ce soir-là, elle se rendit, vêtue d'une longue cape noire pour être méconnaissable, dans la Forêt Interdite. Elle ne s'arrêta de marcher dans ces lieux sombres seulement quand elle atteignit la clairière étoilée. Elle retira sa capuche et défit sa cape. Elle s'assit parterre, entre les brindilles et les racines. Quand elle était venue avec Rogue – elle frissonna en pensant à lui -, les yeux aubergine n'apparaissaient que vers vingt-deux heures trente. Elle avait une demi-heure d'avance. Helena prit sa baguette entre ses mains froides, au cas où, pensa-t-elle.
La Forêt était calme et paisible. Le vent frais de mars fléchissait les branches bourgeonnantes des arbustes et secouait les cimes des arbres. Helena pensa alors aux animaux et créatures magiques qui l'environnaient. Les créatures magiques n'étaient pas comme les humains. Ils avaient réussi à vivre en communauté avec les créatures non magiques sans problème, alors que les sorciers faisaient tout leur possible pour que les moldus ne découvrent pas l'existence de leur monde. Les animaux étaient bien plus intelligents que les humains. Elle se souvint alors d'une phrase de son père :
« Quand les sorciers apprendront à vivre en parfaite harmonie avec les Moldus, je te payerai une accromentule affective »
Helena eut un sourire vague, ignorant qu'un peuple d'accromentules vivait dans cette forêt.
Elle s'allongea sur le sol. Le ciel était parsemé de magnifiques étoiles. Un amas d'étoiles luisait plus que les autres. Durant quelques minutes, lui semblait-elle, Helena médita tranquillement en regardant les astres briller au dessus d'elle.
Soudain, elle entendit un craquement sonore, différent au craquement que produit un transplanage. Helena se redressa rapidement en regardant autour d'elle. Sous un arbre situé à quelques mètres luisaient les grands yeux violets dans la pénombre. Ils étaient encore plissés de façon à penser que la créature (magique ou pas) souriait. Elle tourna sa tête vers le regard qui se crispa immédiatement. Les yeux commencèrent à s'effacer. Helena devina que c'était sa baguette magique qui importunait l'animal. Elle la jeta dans un mouvement large par terre à quelques centimètres de ses pieds. Voyant que la créature reculait encore, elle cria d'une voix douce:
- Reviens !
L'animal-créature cligna des yeux et s'avança vers Helena. Son expression affichait clairement le fait qu'il soit un mâle. Arrivé devant la jeune femme, il s'inclina et sourit, tout simplement.
Elle avait vu juste en l'appelant « créature » car il n'était pas humain. Soit dit en passant, il n'était pas animal non-plus.
Elle s'allongea sur le sol. Le ciel était parsemé de magnifiques étoiles. Un amas d'étoiles luisait plus que les autres. Durant quelques minutes, lui semblait-elle, Helena médita tranquillement en regardant les astres briller au dessus d'elle.
Soudain, elle entendit un craquement sonore, différent au craquement que produit un transplanage. Helena se redressa rapidement en regardant autour d'elle. Sous un arbre situé à quelques mètres luisaient les grands yeux violets dans la pénombre. Ils étaient encore plissés de façon à penser que la créature (magique ou pas) souriait. Elle tourna sa tête vers le regard qui se crispa immédiatement. Les yeux commencèrent à s'effacer. Helena devina que c'était sa baguette magique qui importunait l'animal. Elle la jeta dans un mouvement large par terre à quelques centimètres de ses pieds. Voyant que la créature reculait encore, elle cria d'une voix douce:
- Reviens !
L'animal-créature cligna des yeux et s'avança vers Helena. Son expression affichait clairement le fait qu'il soit un mâle. Arrivé devant la jeune femme, il s'inclina et sourit, tout simplement.
Elle avait vu juste en l'appelant « créature » car il n'était pas humain. Soit dit en passant, il n'était pas animal non-plus.
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Bonjour/ Bonsoir :]
Aimes-tu ce chapitre ? Moment Favori ? Hypothèses ? Question ? La créa ?
Tout ça en 5 com's =D. Je sais, le chapitre est un peu court, mais les prochains sont longs et révélateurs !
Etonnant, n'est-ce pas ? Une attirance comme celle-ci ne peut se finir si brusquement.
Je vous assure qu'il y aura une suite à cette instant lors de la cinquième retenue.
Comment ce fait-il qu'un homme aussi froid que Rogue et qu'une femme aussi sombre qu'Helena puissent extérioriser leurs sentiments ?
A qui appartiennent les yeux violets ?
Pourquoi cette personne-créature observait Helena ? Elle aurait un rôle clé dans la suite de l'histoire.
Mes quatres prochains chapitre sont écrits ! Dès que j'ai mes commentaires suffisants, je publie le prochain qui est irrestiblement interessant.8) .
Suite dans 280 commentaires. J'rends double.
Post Scriptum : La révélation sur le passé de Helena est prévue dans trois chapitres. A vos claviers !;).
Aimes-tu ce chapitre ? Moment Favori ? Hypothèses ? Question ? La créa ?
Tout ça en 5 com's =D. Je sais, le chapitre est un peu court, mais les prochains sont longs et révélateurs !
Etonnant, n'est-ce pas ? Une attirance comme celle-ci ne peut se finir si brusquement.
Je vous assure qu'il y aura une suite à cette instant lors de la cinquième retenue.
Comment ce fait-il qu'un homme aussi froid que Rogue et qu'une femme aussi sombre qu'Helena puissent extérioriser leurs sentiments ?
A qui appartiennent les yeux violets ?
Pourquoi cette personne-créature observait Helena ? Elle aurait un rôle clé dans la suite de l'histoire.
Mes quatres prochains chapitre sont écrits ! Dès que j'ai mes commentaires suffisants, je publie le prochain qui est irrestiblement interessant.8) .
Suite dans 280 commentaires. J'rends double.
Post Scriptum : La révélation sur le passé de Helena est prévue dans trois chapitres. A vos claviers !;).
espoir-de-2-camps, Posté le dimanche 04 juillet 2010 05:26
Ha l'amour impossible, enfin ce sont nos deux toutreraux qui la rendent impossible.
Et cette chose aux yeux violets, c'est quoi?