- Non.
_____Cela faisait près de vingt minutes que Rogue et sa compagne marchaient silencieusement sur le chemin poussiéreux qui menait à Poudlard. Des hurlements de loups-garous retentissaient au loin. Le sorcier ralentit quand il aperçut que la jeune femme qui avait accepté de l'accompagner boitait. Voyant que Rogue observait étrangement sa jambe défaillante, elle le rassura en murmurant:
- Ce n'est rien de bien méchant.
Rogue resta perplexe mais ne broncha pas. Arrivés au grand portail métallique qui fermait l'accès au domaine de Poudlard, Rogue glissa sa baguette dans une fente qui logeait au dessus d'un monticule de pierres. Aussitôt, le portail s'ouvrit en grinçant. Pendant que le professeur rompait les sortilèges de protection pour rentrer dans l'école, la jeune fille s'était adossée à une tour de pierre pour masser délicatement le dessous de son genou. Elle serait les dents, comme pour s'empêcher de grimacer sous la douleur qui, visiblement, la paralysait. Quand Rogue eut fini sa tâche, il regarda sa compagne d'un air douteux avant de lui dire courtoisement:
- Après vous.
La jeune femme entra dans le vaste parc qui entourait un énorme château suivit de près par Rogue qui referma la grille avec précaution. Celui-ci marchait lentement pour être à la vitesse de la sorcière. A présent elle ne boitait plus: elle claudiquait. Sa démarche lui rappelait vaguement Maugrey Fol ¼il, le vieil Auror à la retraite.
- Il est trop tard pour rendre visite au professeur Dumbledore, assura Rogue en jetant un regard à la grande horloge qui logeait dans la plus grande tour du château, nous irons demain.
Il ne se voyait pas entrer dans le bureau de son directeur à deux heures du matin.
- Vous avez raison. Dans ce cas, je retourne à Pré-au-Lard.
- Dans cet état ? s'empressa d'ajouter Rogue.
La jeune fille le fusilla du regard, méprisante.
- Vous ne croyez pas que je vais vous laissé repartir avec votre jambe meurtrie -je ne sais comment- ? De plus, vous tombez de sommeil.
- Oh si, je crois bien que vous allez me laissé repartir et...
- Absurde, coupa calmement Rogue. J'ai mes appartements dans ce château. Une chambre y est libre. Vous l'occuperez cette nuit.
Elle resta silencieuse et dévia son regard des yeux noirs qui semblaient la transpercer.
- Pourquoi faites-vous cela ? lui demanda-t-elle, distante.
- Vous le saurez plus tard. En attentant, il faut vous reposer.
Elle acquiesça faiblement et ils se dirigèrent vers la grande porte du château. Rogue prit sa baguette et jeta un sortilège informulé sur celle-ci. Elle s'ouvrit dans un fracas assourdissant. Ils entrèrent rapidement dans le château avant que la porte se verrouille toute seule.
- Quiiiiiiiiiiiiiiii est là ? C'est toi, vieux chacal de Rusaaaaard ?! beugla une voix euphorique.
La jeune fille sursauta avant de se tourner vers le maître des potions, attendant des explications.
- Peeves, fit-il lentement, le directeur du Baron Sanglant (Il appuya bien sur ces mots) a une folle envie d'appeler son fantôme...
Le dénommé Peeves hurla, terrifié, et s'éloigna à une vitesse fulgurante avant de disparaître dans les murs de Poudlard.
- Peeves est l'esprit frappeur de ce château, expliqua Rogue, il dégrade le matériel pour révolter notre Cracmol de concierge.
La jeune fille hôcha faiblement la tête avant de demander :
- Qui est le Baron Sanglant ?
- C'est le fantôme de la maison Serpentard. Il est le seul qui ait de l'influence sur Peeves. Sans ce cher Baron, il serait incontrôlable, dit Rogue en arpentant les couloirs sombres du château. Il est le seul à pouvoir faire peur à ce crétin.
- Même pas vous ? s'étonna ironiquement la jeune fille par l'occlumencie.
- Non, même pas moi, pensa le maître des potions, la mine légèrement satisfaite.
Arrivant devant un portrait vide, la jeune fille s'arrêta en vacillant, accablée par une puissante fatigue.
- Lumos ! dit Rogue paisiblement en approchant sa baguette de la toile.
A la lumière, elle semblait profonde. Rogue la toucha fébrilement puis y plongea sa main. Soudain, une porte se détacha du mur. Un escalier en colimaçon apparut devant eux. Rogue passa en premier dans l'étrange porte, suivit par sa compagne. Elle semblait fiévreuse à présent, comme si chaque pas qu'elle faisait était un effort surhumain.
- Vous me semblez bien frêle, et je ne pense pas que montrer ces marches sera favorable à votre convalescence. Prenez et serrez mon bras, nous allons transplaner directement dans mes appartements.
Rogue lui tendit son bras mais elle se contenta de répliquer sèchement:
- Je suis capable de transplaner moi-même.
- Je n'en doute pas une seconde, mais surement pas dans cet état.
Elle s'apprêta à répondre quelque chose quand Rogue lui pris son bras avant de disparaître de l'escalier en granite. Dès qu'ils eurent à nouveau les pieds sur un sol ferme, le sorcier pointa sur une chandelle qui s'alluma doucement. La pièce était négligée : des monticules de livres gisaient à même le sol et la poussière y était abondante. Rogue se dirigea vers une chambre contiguë à cette première pièce miteuse. Celle-ci semblait être une remise mais n'était pas pour autant aussi désordonnée que la salle précédente. De mystérieux objets brillants et des livres meurtris étaient entreposés sur des étagères si hautes qu'elles touchaient le plafond. Un lit deux places dominait la chambre par la couleur rouge sang de sa couette.
- C'est ici que vous allez dormir. Demain matin, nous irons voir le professeur Dumbledore.
Avant de vouloir protester les paroles de Rogue, la jeune fille marcha lentement vers le lit et s'y assit. Elle venait de prendre conscience que ses jambes flageolantes n'arrivaient plus à la porter.
- Mettez vous à votre aise. Désirez-vous un thé ?
Elle acquiesça la tête et Rogue sortit de la pièce en fermant la porte. Elle souleva à l'aide de ses mains sa jambe douloureuse et remonta sa robe de sorcière. Du sang visqueux s'écoulait d'une profonde plaie qui se situait en dessous de son genou. La jeune fille approcha sa main de la blessure. Son doigt tremblant y pénétra quand elle grogna de douleur de douleur. Malgré ses efforts pour masquer son cri, Rogue accourut dans la petite chambre en poussant un juron dès qu'il aperçut la blessure de la sorcière. Il s'assit au bord de son lit et observa la fine jambe ensanglantée. La jeune femme, se mordant les lèvres au point d'en saigner, avait les yeux fermés, respirant le plus lentement possible.
- Maléfice du Perce-Os, belle ½uvre de magie noire, examina Rogue sans toucher à la plaie gorgée de sang. Je vais vous soignez même si c'est contre volonté. Vous avez perdue assez de sang comme ça.
La jeune fille ne put répliquer et regarda Rogue, les yeux caves avant de laisser tomber sa tête sur un oreiller noir.
Rogue murmura Tergeo ! et tout le sang s'estompa. Il fit apparaître une boîte verte foncée et en sortit une fiole remplie à ras bord d'un liquide violet. Il l'ouvrit et laissa tomber deux gouttes de la potion dans le creux de la blessure et attendit quelques instants. Un membrane de chair apparut et s'enfonça dans celle-ci. Il pointa sa baguette sur le genou de la souffrante. Un petit éclair argenté glissa vers la plaie et l'enroula de bandelettes avec précaution.
- C'est tout ce que je peux faire..., songea Rogue à mi-voix.
Il alla chercher une couverture brune dans son living-room puis la déposa un peu trop délicatement sur la jeune femme. Elle semblait être inconsciente et un de ses bras pendait sur le côté du lit. Le maitre des potions le saisit par la main quand la manche glissa. Il se raidit, scrutant un tatouage noir sur l'avant-bras gauche de la souffrante. Une tête de mort et un serpent. Elle possédait la Marque des Ténèbres.
C'est encore un peu long,
mais plus court que le précédent.
Personnellement, je ne l'aime pas vraiment,
Mais à toi de dire :D.
o0Lady-Grey0o, Posté le samedi 27 août 2011 12:08
Super ce deuxième chapitre.
Tu écris vraiment bien !